Christian Hudon Canoteur niveau 3
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| Sujet: Fin du moratoire sur le mini-centrales Mar 25 Avr 2006 - 13:17 | |
| C'est reparti Même que la définition de "petites" centrales viens de passer à 75 MW. C'est loin d'être petit ça. - www.cyberpresse.ca, mardi 25/04 a écrit:
HYDROÉLECTRICITÉ
Québec met fin au moratoire sur les petites centrales
Denis Lessard
La Presse
Québec
Avant même d'en finir avec la controverse du parc du Mont-Orford, le gouvernement Charest va ouvrir un autre front avec le mouvement environnementaliste. Québec veut lever le moratoire sur la construction de petites centrales hydroélectriques.
Ce feu vert aux centrales de moins de 75 mégawatts est l'un des éléments délicats de la politique énergétique que rendra publique, au tout début de mai, le premier ministre Charest et son responsable des ressources naturelles, Pierre Corbeil. Du même souffle, a appris La Presse, le premier ministre Charest voudra prendre le relais de Robert Bourassa, le père de la Baie-James. Il proposera un plan ambitieux «d'accélération» de nouveaux projets nordiques, pour plus de 4500 mégawatts. La société d'État devra rapidement enclencher les travaux nécessaires dans le but d'obtenir, d'ici 2010, toutes les autorisations requises pour ces nouveaux projets.
Pour fin de comparaison, la deuxième phase de la Baie-James, construite entre 1986 et 1990, représentait 5000 mégawatts. Tout le complexe Manic-Outardes produit aussi 5000 mégawatts environ.
Selon les informations obtenues de plusieurs sources par La Presse, le document de stratégie d'un peu moins de 150 pages a été rédigé essentiellement au Conseil exécutif, le ministère du premier ministre, plutôt qu'au ministère des Ressources naturelles.
Depuis novembre 2005, pas moins d'une vingtaine de versions de cette politique ont circulé. Le retour des petites centrales privées, une idée que n'aime pas beaucoup Hydro-Québec, a disparu puis a réapparu à quelques reprises. Mais, comme il y a 20 ans, quand le gouvernement Bourassa avait mis ce programme en place, les intérêts des promoteurs et les retombées économiques en région ont pesé plus lourd dans la balance. Au surplus, cette fois, même des municipalités souhaitent parrainer des projets de petits barrages.
Conscient du potentiel explosif de cette politique, le gouvernement prévient que les projets de petites centrales qui seront approuvés devront au préalable avoir l'aval des populations locales.
Tout en mettant fin au moratoire, Québec prévoit en effet «une nouvelle approche et un nouveau rôle aux régions». Ainsi les conférences régionales des élus, les CRE, devront approuver les projets. Ce sont ces instances, plutôt que le gouvernement, qui auront à arbitrer entre les intérêts économiques des promoteurs et entrepreneurs, et le souhait des riverains de préserver le potentiel récréotouristique des rivières visées.
Une fois les projets approuvés par leur région, on croit, à Québec, qu'ils ne soulèveront pas autant d'antagonisme que ceux qui, dans les années 80 et 90, ont provoqué, chaque fois, la mobilisation des environnementalistes.
Fin 2002, le gouvernement Landry, excédé, avait fermé abruptement ce dossier contentieux et décrété un moratoire sur les nouveaux projets. Il s'était exposé du même coup aux poursuites de promoteurs, Axor notamment, qui avaient investi dans des projets avortés.
Dans sa stratégie énergétique, Québec proposera que 500 mégawatts soient produits au total par ces nouvelles petites centrales privées. Une quinzaine d'emplacements pourraient être rapidement exploités, sur la Côte-Nord et au Saguenay notamment. Le gouvernement fera valoir qu'il s'agit d'une proportion infime des 4500 rivières de la province. Québec compte aussi ajouter 500 mégawatts pour l'énergie éolienne, «réservée aux régions et aux autochtones».
En fait, les grilles d'évaluation des candidatures avantageront ces groupes. Ils s'ajouteront aux deux blocs de 1000, puis de 2000 mégawatts déjà autorisés. On vise 4000 mégawatts «intégrables» à la production d'Hydro et tirés du vent, d'ici la fin de la décennie.
Autre cauchemar pour Hydro-Québec: la stratégie donnera une place notable aux «énergies émergentes», au solaire notamment. Et surtout, on compte appuyer «l'autoproduction», ce qui forcerait la société d'État à négocier l'achat de l'énergie produite par des particuliers.
Du «plan Nord» au «portefeuille»
Intitulé L'Énergie pour construire le Québec de demain, le document, soumis à plusieurs groupes de lecture depuis quelques jours, prévoit aussi des mécanismes pour «accélérer» la mise en chantier des grands projets dans le Nord québécois, sans pour autant «alléger» l'application des règles environnementales.
Le but est de constituer un «portefeuille de projets» totalisant 4500 mégawatts, pour lesquels toutes les autorisations environnementales seront obtenues pour 2010. La stratégie comporte un avantage: en menant les travaux préparatoires pour plusieurs projets simultanément, Hydro pourra substituer un projet à un autre qui serait compromis. L'abandon du projet Grande-Baleine en 1994 illustre la perte de temps et d'énergie qui peut survenir quand on fait cheminer un seul projet à la fois.
Mais pour y arriver, Hydro devra rapidement identifier les rivières pour ces études préliminaires, passage obligé pour les autorisations environnementales. Notons qu'il est acquis que Grande-Baleine ne sera pas touchée.
Il s'agira uniquement de nouveaux projets. Ceux pour lesquels une demande d'autorisation est déjà faite- Rupert qui compte pour 800 mégawatts, par exemple- ne font pas partie de ce portefeuille.
Dans les coulisses, on explique qu'il y a un an, le premier ministre Charest avait demandé qu'on prépare un «plan Nord» dressant la liste de tous les projets qui pourraient être devancés. Ces travaux ont été recyclés en portefeuille des grands projets.
On parlera aussi, à satiété, d'«efficacité énergétique», un mantra du gouvernement Charest, tout en restant toutefois bien timide sur les mesures concrètes.
Quant à la filière gazière, dossier sensible dans la région de Québec, on soutiendra que des terminaux méthaniers «pourraient présenter un grand intérêt», mais que leur construction devra être approuvée par les populations locales.
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